Voilà ce qui m'a valu certains "bannissements" !

Après avoir lu le texte qui suit, vous comprendrez aisément pourquoi certains lieux m'ont mis sur la liste de ceux à ne pas programmer!
Ze
La C.A.S. : Confédération autogérée des saltimbanques

(Version syndicale du FLOP)

Moi, ça me fait marrer de voir tous ces lieux de spectacles se ventant de promouvoir « de nouveaux talents »! En fait, c’est vachement fastoche de monter un espace culturel ! Il suffit d’avoir un endroit, de le proposer à un artiste à qui on dit : « Ben voilà, je t’ai programmé, c’est 5 euros l’entrée, 3 euros pour toi, 2 euros pour la structure. » On fout une affiche à l’entrée avec sa tronche, on envoie, par mail, une petite info pour la forme et le tour est joué ! Tant pis s’il n’y a qu’une entrée payante (ou pas du tout), l’important c’est de participer ! Tellement de saltimbanques se sont fait berner ainsi ! Moi le premier, d’ailleurs ! J’en connais même qui paient pour jouer leur spectacle. Vous allez me dire : « Oui mais ce genre de truc, c’est bon pour ceux qui se produisent à Paris ! » Pas du tout ! Même à Lyon, on peut repartir en se disant : « Ben merde ! Ca m’a coûté 100 euros de venir jouer trois soirs de suite, dans ce lieu ! » En fait, en matière de développement culturel, Lyon c’est Paris, la réussite en moins.

J’ai un scoop ! J’ai, moi aussi, monté mon centre culturel. En effet, ma salle de bain étant assez grande, je l’ai donc transformée en café - concert. J’ai foutu un plancher sur la baignoire, histoire d’avoir une scène, j’ai branché la bière et le jaja sur le robinet du lavabo et j’ai disposé la régie sur le bidet. C’est pas beau ça ? Evidemment, je ne peux faire entrer que trois spectateurs mais comme disait Brassens : « A plus de quatre, on est une bande de cons ». Donc, l’honneur est sauf ! Bref, tout ça pour dire que le monde du spectacle est Moyenâgeux. Les artistes sont des métayers et les petits tauliers jouent les programmateurs incontournables. Il n’y a aucune aigreur dans mes propos. Je constate que l’artiste est souvent mieux accueilli hors agglomération par des personnes ou des structures qui ne sont pas forcément liées au secteur culturel. Par exemple, en milieu rural, ils en ont tellement marre des ventes de boudin pour la fête de la Ste-Bouse et des concours de crottes de nez pour l’Amicale des conscrits d’mon cul, qu’ils n’hésitent pas à mettre du fric dans une troupe de théâtre, dans l’élaboration d’un festival de musique ou dans des spectacles de rue...

D’autre part, un ami m’a rapporté l’anecdote suivante : « Picasso déjeunait au restaurant avec des amis et avait dessiné sur la nappe en papier. Le patron du restau lui demanda de signer son dessin et de lui laisser comme une œuvre d’art. Picasso lui demanda une somme astronomique en échange. Le patron, surpris, dit à Picasso que c’était beaucoup trop cher vu qu’il n’avait mis que 10 minutes pour réaliser son dessin. Picasso lui répondit : « Non Monsieur ! 10 minutes et 70 ans ! »

En ce qui me concerne, je vais donc appliquer ce principe. Pour une prestation scénique, je demanderai un montant correspondant à 1heure30 + 25 ans (j’ai commencé la scène à 15 piges). Comme quoi nous sommes vraiment cons d’accepter de jouer à moins de 5000 euros la date ! On m’a déjà fait la réflexion qu’on balance, depuis des lustres, aux instituteurs surexploités (pléonasme) : « Vous faites le plus beau métier du monde ! » Je propose donc que saltimbanques et pédagogues soient les mieux payés du monde ! Il existe des syndicats pour défendre les enseignants, quoi que... Je propose que les saltimbanques aient le leur : La CAS (confédération autogérée des saltimbanques).


Voilà ce qu’on réclame :

- 1ère étape :

Que les structures qui prétendent programmer des spectacles se débrouillent pour trouver les financements nécessaires à une bonne rémunération des artistes ! 5OOO euros par tête et par prestation sera le SMIC des saltimbanques. Pour y parvenir, j’incite ces derniers à boycotter tous les lieux qui ne paient pas, de se mettre à plusieurs pour l’acquisition d’un chapiteau et de se programmer eux-mêmes dedans ! Après l’autoproduction et l’autodistribution, voici l’autoprogrammation ! En fait, il n’y a rien de mieux que l’autogestion pour foutre les monopoles en l’air. « On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ! »

- 2ème étape (passage à l’utopie) :

Que tous les citoyens dignes de ce nom réclament l’abolition du pognon ! En effet, il n’y a pas plus con, comme boulot, que de courir après le blé! Une fois cette saloperie d’argent abolie, les intermédiaires et autres parasites seront condamnés à disparaître ou à créer quelque chose d’intelligent qui profitera à la communauté humaine, autant dire qu’il y a du boulot (Tiens ! un gros mot !) !


Epilogue :

Pour reprendre une formule du FLOP, la fin du fric marquera la fin de la propriété. Par conséquent, tous les sanctuaires du spectacle n’appartiendront plus à personne puisqu’ils seront à tout le monde. Ceci marquera la fin d’un certain élitisme. Le Culturel sera débarrassé de toute contrainte économique, ce qui permettra à plus de 6 milliards d’individus d’y accéder ! Pour terminer, je veux juste dire que le théâtre trouve ses origines dans les cérémonies gratuites dédiées à Dionysos (dieu du vin et de la fête). Autant vous dire qu’à l’époque, on était certain de ressortir de ces manifestations, euphorique et pété ! C’était cool, non ?! Alors : A la vôtre !!!


Ze Fred

Au festival de Blesle, ce sera: Ze fred et les meufs gratuit (et déjà je trouve que ça fera trop cher.....Fred devrait payer pour venir jouer)....
Raoul Potiron. 2 euro pour les enfants.......Gratuit pour les parents.

ça fera?

Ok ! Cool Raoul ! Et merci !
Ze